abroad
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(1) Un silence règne là où la ville fut vieille. L’herbe pousse là où sous terre ne gît aucun souvenir Bruyants convives, nous ne sommes que sable. L’histoire est contée. Les lointains sabots se taisent. Dans l‘auberge s’éteint l’ultime lumière. |
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(3) From my villa on the hill I long looked down Upon the muttering town ; then one day drew (life sight-sick, dull hope shed) My toga o’er my head (The simplest gesture being the greatest thing) Like a raised wing. |
(3) De ma villa sur la colline mon regard plongea longuement Sur la cité bruissante Puis un jour je me couvris (las de la vie, tombée la morne espérance) La tête de ma toge (le geste le plus simple est la plus grande chose) Telle une aile érigée. |
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(4) Whether we write or speak or do but look We are ever unapparent. What we are Cannot be transfused into word or book. Our soul from us is infinitely far. However much we give our thoughts the will To be our soul and gesture it abroad, Our hearts are incommunicable still. In what we show ourselves we are ignored. The abyss from soul to soul cannot be bridged By any skill of thought or trick of seeming. Unto our very selves we are abridged When we would utter to our thought our being. We are our dreams of ourselves, souls by gleams, And each to each other dreams of others’ dreams. |
(4) Que nous écrivions, parlions ou simplement regardions Nous sommes toujours inapparents. Ce que nous sommes Ne peut être transfusé dans un mot, dans un livre. Notre âme est infiniment de nous-mêmes éloignée Même si nous nantissons nos pensées du pouvoir D’être notre âme et de la manifester au dehors Nos cœurs restent encore incommunicables. Nous sommes ignorés en ce que nous montrons comme nous-mêmes L’abîme d’âme à âme ne peut être comblé Par aucune adresse de pensée ni aucune ruse d’apparence Nous sommes restreints jusqu’au fond de nous-mêmes Quand nous tentons d’exprimer notre être à notre pensée. Songes de nous-mêmes, tels nous sommes, lueurs d’âmes, Les uns pour les autres songes de songes rêvés par d’autres. |
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(5) I conquered. Far barbarians hear my name. Men were dice in my game, But to my throw myself did lesser come: I threw dice, Fate the sum. |
(5) J’ai conquis. De lointains barbares entendent mon nom. Les hommes furent dés dans mon jeu Moi-même suis sorti moins souvent de mes coups J’ai jeté les dés. La somme est le destin. |
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(7) We, that both lie here, loved. this denies us. My lost hand crumbles where her breasts’ lack is. Love’s known, each lover is anonymous. We both felt fair. Kiss, for that was our kiss. Fernando Pessoa, English Poems, excerpts.
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(7) Fernando Pessoa, Poèmes Anglais, extraits |
Fernando Pessoa, Poèmes Anglais, extraits traduit de l’anglais par Georges thinès, Éditions Points, 2011.