Comme le pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé au milieu des jeunes hommes. J'ai longtemps désiré m'asseoir à son ombre, et son fruit est doux à mon palais. Il m'a introduite dans le cellier : l'étendard qu'il lève sur moi, c'est l'amour. Soutenez-moi avec un peu de raisin, fortifiez-moi avec des fruits, car je me meurs d'amour...
Sa main gauche soutient ma tête, et sa droite me tient embrassée.
Je vous en prie, filles de Jérusalem, par les gazelles et les biches des champs, ne réveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée, avant qu'elle le veuille.
C'est la voix de mon bien-aimé ! Le voici qui vient bondissant sur les montagnes, franchissant les collines. Mon bien-aimé est semblable au chevreuil ou au faon des biches. Le voilà qui se tient derrière la muraille, qui regarde par la fenêtre, qui épie par le treillage. Il me dit : «lève-toi, mon amie, ma belle, et viens. Car voici que l'hiver est fini : la pluie est passée ; elle a disparu. Les fleurs commencent à paraître sur la terre : le temps des chansons approche. La voix de la tourterelle a été entendue dans nos champs.»
«Cantique des cantiques», Editions Arléa, Paris