IL'éclair qui allume la vie a frappédu nuage de la parole.Le tonnerre, le battement du coeur, suit,pour enfin se dissoudre en paix.
IIPetite aile, graine d'érable, tu planes dans le vent !Tu dois pourtant t'enfoncer dans l'obscurité de la terre.Mais tu ressusciteras au jour,à tous les parfums et à la raison du printemps ;de tes racines tu t'élèveras dans la clarté ;bientôt tu prendras aussi racine au ciel.De toi tu renverras de petites ailes,qui en soi portent déjàtoute ta forme porteuse, en silence, de vie.
IIIQuand résonnent les cordes bénies d'Apollon,qui donc les appelle Charités ?S'il joue sa chanson alors que le soir tombe,qui songe à Apollon ?Car dans le son les anciens nomsse sont évanouis ;Car dans la parole, les mots les plus faiblessont morts depuis longtemps ;Et aussi les images les plus pâlesse sont fondues en sceau du spectre.Charis, le don du plus haut :le charme de sa grâce resplendit !Elle s'offre dans l'ombre au coeur en devenircomme rosée de l'accomplissement.