Alexandros Markeas (1965)
Penser/Classer (1997)
pour piano et électronique
œuvre électronique, Ircam
Cursus Ircam
- Informations générales
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Date de composition :
1997
- Durée : 11 mn
- Éditeur : édition du compositeur, téléchargeable sur son site (voir ressources documentaires)
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Date de composition :
1997
- Genre
- Musique soliste (sauf voix) [Piano solo]
- 1 piano
Information sur la création
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Date :
29 septembre 1997
Lieu :Paris, Ircam, Espace de projection, concert du Cursus de composition
Interprètes :Jean-Marie Cottet.
Information sur l'électronique
Information sur le studio : Ircam, Cursus de composition et informatique musicale.
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) :
Mikhail Malt (encadrement pédagogique)
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié
Note de programme
La pièce trouve son fondement littéraire dans les rêveries philosophiques de Georges Perec. Ces dernières s'expriment à travers la classification des êtres et des choses de tous les jours, dans le but de mieux les comprendre, à travers l'élaboration des lois qui régissent cette classification et à travers sa « méthode » de travail, effort constant de rassemblement et de mise en ordre d'une pensée émiettée, dispersée, dans un propos qui conserve délibérément son caractère perplexe et sa fragmentation d'origine.
Cette approche m'a semblé correspondre au type de démarche que je pouvais accomplir avec le matériau désordonné et polymorphe dont je disposais après un premier contact intuitif avec les différents aspects du monde de l'informatique musicale : une multitude d'objets sonores, d'ébauches informes, de bribes de processus, des idées qui avaient comme seul lien leur origine commune et leur appartenance à l'univers caché du piano. Ces objets devraient être classés, hiérarchisés, regroupés, répartis selon divers critères pour acquérir une cohérence syntaxique permettant de les repérer et de les reconnaître. Ces objets pourraient prendre un sens, constituer un discours musical et aboutir à une forme. J'ai été également attiré par deux caractéristiques spécifiques de l'écriture de Georges Perec qui me paraissaient avoir une dimension musicale et une force particulière : le caractère obstiné et répétitif du récit qui tourne sans cesse autour des mêmes éléments en les déformant, et la notion de rupture, de suspension, la mise en séquence du discours qui se renouvelle en permanence et qui désigne cette question d'unité et d'ordre sans réponse, renvoyant « la pensée à l'impensé qui la fonde, le classé à l' inclassable qui s'acharne à dissimuler ».
Ainsi la pièce se présente découpée en cinq sections distinctes et autonomes, à travers lesquelles se dessine un parcours harmonique unique et dans lesquelles évolue le même type d'écriture pianistique. La partie électronique tente de prolonger les résonances du piano, d'étendre sa table d'harmonie à tout l'espace de diffusion, de créer un miroir de distorsion, de contorsion, de détours dans son univers vibratoire. Ce travail doit son existence à l'aide précieuse de toute l'équipe de pédagogie de l'Ircam et plus particulièrement à Richard Dudas, Mikhail Malt et Alexander Mihalic que je remercie.
Alexandros Markeas, Programme des concerts du Cursus de composition de l'Ircam, 29-30 septembre 1997, Espace de projection de l'Ircam.
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