Kasper T. Toeplitz (1960)
L'Écarlate (2001)
pour basse électrique, percussion, ordinateurs et réseau de neurones artificiel
œuvre électronique, Ircam
- Informations générales
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Date de composition :
2001
- Vidéo, installation (détail, auteur) : chorégraphie : Myriam Gourfink.
- Durée : 1 h 20 mn
- Éditeur : Inédit
- Commande : Ircam-Centre Pompidou
- Dédicace : remerciements à Krystyna Mazurowna et A.I.
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Date de composition :
2001
- Genre
- Musique de chambre [Autre duo avec cordes pincées]
- basse électrique, percussionniste
Information sur la création
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Date :
6 juin 2001
Lieu :Paris, Ircam, Espace de Projection, Festival Agora
Interprètes :Kasper Toeplitz : basse électrique, Didier Casamitjana : percussion, Carole Carriga, Bogdana Roundouyeva : danseuses, Myriam Gourfink : chorégraphie.
Information sur l'électronique
Information sur le studio : Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) :
Frédéric Voisin
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié
Note de programme
Notes sur le projet musical
Une double nature de la musique, presque deux couches ou deux entités autonomes, le lien entre les deux, ou du moins ce qui rend possible leur fonctionnement dans un temps similaire (mais non identique) étant la partition chorégraphique, ou tout du moins son inscription dans le temps.
D'une part, une musique « semi-fixée », émanant de l'ordinateur et faite de sons stockés sur le disque dur et « fabriqués » avant, mais aussi d'une structure logicielle qui réalise « en temps réel » le mixage et l'assemblage de ces sons, ainsi que la synthèse d'autres sons - donnant ainsi chaque fois une lecture nouvelle à ces sons fixés. La part « semi-fixée » de la musique, outre les sons ou les matières pré-composés, devrait être dirigée par un processus d'intelligence artificielle auquel ont été apprises les règles régissant cette composition – aussi bien musicale que chorégraphique, et lors du spectacle et selon son déroulement : c'est en fonction de cet apprentissage préalable que l'ordinateur, ou plutôt cette application, dans sa partie optimisée pour le temps réel, va prendre les décisions nécessaires au déroulement de la musique, en ayant une vision du spectacle dans sa totalité. L'ordinateur aura appris la partition de la danse et celle de la volonté musicale (puisqu'il s'agit d'une partition ouverte, tout au moins partiellement). Par le biais de l'assistant musical (qui est ici aussi assistant de la partition de danse), l'ordinateur sait où en est le déroulement de la partie dansée, et peut aussi « vérifier » l'avancement des deux couches musicales, toutes informations lui permettant de construire son propre développement. Il me paraît important de préciser que l'idée ici n'est pas celle d'un synchronisme, mais d'un déroulement en parallèle, dans des temps similaires mais non identiques.
D'autre part, une partie live, jouée par deux musiciens (la basse électrique et les percussions). Deux instruments « hybrides » dont une partie est l'ordinateur, deux instruments relayés par l'ordinateur considéré lui aussi comme un instrument à part entière. Je prolonge l'instrument par un ordinateur, qui a ici une double fonction : la transformation du son et sa création par le déplacement par moments de la fonction de l'instrument joué, qui de générateur de son devient uniquement contrôleur, les notes/sons joués ne servant qu'à contrôler la musique générée par l'ordinateur, et non pas à être entendus. Il est aussi bien évident que les ordinateurs liés aux instruments communiquent avec l'ordinateur « central » et peuvent recevoir ses commandes, générées par l'intelligence artificielle. L'idée est d'arriver à un bouclage dans lequel l'information reçue, celle qui sert à renseigner sur l'état présent de la construction en cours, est ce qui génère ce moment présent, même. Par ailleurs, une part de l'information reçue est la danse, du moins la lecture que l'assistant en fait - la danse donnant ainsi une part de l'impulsion nécessaire à la création de la musique, alors que cette musique même va infléchir le déroulement de la danse.
Enfin le passage (technique) entre ces deux « couches », ainsi que le passage vers la danse se font par le biais humain d'un musicien/informaticien, présent sur scène, avec une fonction similaire à celle des musiciens.
Kasper T. Toeplitz, programme du festival Agora 2001, Ircam-Centre Georges-Pompidou.
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