« Activité volcanique, entretien avec Yann Robin », Accents n° 42, septembre 2010, à lire sur le Webmag de l'Ensemble intercontemporain (lien vérifié en mars 2012).

Le dieu du feu, des métaux et de toutes les matières qui brûlent, des volcans et des forgerons, Vulcain pour les Romains (Héphaïstos pour les Grecs) a pour domaine les volcans. Sa propre forge se situe dans les îles Lipari, dans une des îles Eoliennes « couverte de rochers, dont le sommet vomit des tourbillons de fumées et de flammes » ; c’est du nom de cette île, appelée autrefois Volcanie, aujourd’hui Vulcano que vient le mot Volcan. Dans certaines croyances et certains mythes, les volcans sont craints, déifiés, considérés comme l'entrée du royaume des morts, des enfers et des mondes souterrains peuplés d'esprits malfaisants. Le Volcan est symbole de grandeur, de puissance, d’énergies enfouies prêtes à jaillir à tout instant. L’une des choses fascinante est que sous cette croûte terrestre qui semble la plupart du temps totalement figée se déroule une intense activité qui ne cesse jamais. Ces géants terrestres sont source d’incroyables dynamismes naturels pouvant prendre multiples facettes : coulées de laves ou lahars, tremblements de terre, nuées ardentes ou coulées pyroclastiques, éjections de gaz, projections de bombes ou fontaines de lave… Tous ces états identifiables du volcan, toutes ces manifestations volcaniques nourrissent l’imaginaire et donnent des directions, des trajectoires à ce qu’adviendra le son.