- Informations générales
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Date de composition :
2014 - 2018
- Durée : 8 mn
- Dédicace : François Brunet
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Date de composition :
2014 - 2018
- Genre
- Musique soliste (sauf voix) [Piano solo]
- piano
Information sur la création
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Date :
décembre 2014
Lieu :Iran, Téhéran, « 100 Years of Iranian Music for Piano »
Note de programme
« Si maintenant je me suis décidé à écrire, c’est uniquement pour me faire connaitre de mon ombre - mon ombre qui se penche sur le mur, et qui semble dévorer les lignes que je trace. »
La chouette aveugle, Sadegh HEDAYAT (Téhéran, février 1903 - Paris, avril 1950)
La pièce illustre la dualité destructrice du narrateur, personnage principal, dans La chouette aveugle, un roman de Sadegh Hedayat (Téhéran, février 1903 - Paris, avril 1950). Enlisé dans plusieurs réalités fictives, le narrateur confie son désespoir à exister et à survivre dans un monde qu’il tente de fuir. Il révèle sa souffrance de tant de sensibilité et se laisse peu à peu sombrer dans l’obsession. C’est en s’adressant à son ombre qu’il prononce ceci : « J’exprimerais goutte à goutte le suc, non, le vin amer de mon existence dans son gosier, puis je lui dirai: “voilà ma vie”. » (Hedayat, 1953: 81) Hedayat a largement été influencé par Omar Khayyam, le grand poète persan. L’agogique de la lecture d’un quatrain de Khayyam par Ahmad Shamlou trace la base de l’évolution formelle de la pièce. Une analyse effectuée sur l’enregistrement de la voix de Shamlou a permis d’en extraire ses phrasés rythmiques. La chouette aveugle II comporte deux matériaux principaux qui se répondent en dialogue : des blocs sonores (clusters) saccadés, brusques et presque insolents surgissent en s’opposant aux lignes sonores éthérées, douces et continues débutant à chaque récurrence par une ornementation tantôt sobre et brève, tantôt riche et longue. Ce dialogue échoue vainement à chacune des reprises et donne ainsi place à un troisième matériau de caractère répétitif qui devient à son tour l’élément principal du deuxième volet du diptyque, Le soleil est à son déclin ; Une pluie fine tombe. La présence constante de ces blocs sonores crée une sorte d’aller-retour permanent de sons et d’images faisant écho l’une écriture surréaliste, cyclique et hantée que l’on retrouve dans le roman. Il est primordial pour un pianiste qui interprète cette oeuvre d’en avoir une vision globale de la pièce afin de pouvoir donner sens aux nuances souvent contrastées. Le matériau étant répétitif, la qualité de l’interprétation dépendra de la manière dont la variation des dynamiques sera mise en avant tout au long de la pièce. Bien que les matériaux soient très similaires, leur apparition et réapparition sont à chaque fois différentes.
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