José Luis Campana (1949)
D'un Geste apprivoisé... (1995)
pour basson et électronique
œuvre électronique, Ircam
- Informations générales
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Date de composition :
1995
- Durée : 14 mn
- Éditeur : Editions Musicales Européennes
- Commande : Ircam-Centre Pompidou
- Dédicace : à Pascal Gallois
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Date de composition :
1995
- Genre
- Musique soliste (sauf voix) [Basson]
- soliste : 1 basson
Information sur la création
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Date :
3 novembre 1995
Lieu :Paris, Ircam, Espace de projection
Interprètes :Pascal Gallois : basson.
Information sur l'électronique
Information sur le studio : réalisée à l'Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) :
Serge Lemouton
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié
Note de programme
Pendant les années 1988-1989, à la suite d'une commande du Conservatoire de Paris, j'ai composé Involtura sonora pour basson et violoncelle. Cette expérimentation du basson soliste a été l'occasion de prendre contact avec les nouvelles possibilités de cet instrument. C'est ce qui m'a amené ensuite à proposer à l'Ircam un projet de création et de recherche s'inscrivant dans le cadre du développement de la littérature destinée aux instruments à vent avec dispositif électroacoustique.
C'est ainsi que cette pièce est née, fondée sur l'idée d'ausculter et d'explorer deux univers sonores (recherche sur le timbre d'une part, développement de cellules mélodiques et rythmiques d'autre part) et les possibles croisements entre eux.
Au début de la création d'un des deux univers sonores, se trouvent seulement quelques sons ou modes de jeu du basson. Le second univers sonore est constitué d'une cellule de deux ou trois notes et d'un seul rythme issu du tango contemporain. J'ai donc essayé de limiter au maximum les éléments compositionnels de base.
L'interprétation et les mutations de ces deux « micro-mondes » ont donné par la suite naissance à la construction du discours musical de cette œuvre composée de trois pièces. Par des manipulations électroniques assez simples, appliquées aux sons acoustiques enregistrés par l'instrumentiste, nous avons créé une « palette orchestrale » homogène destinée à colorer les sonorités des parties ou des séquences jouées par l'ordinateur et par l'instrumentiste soliste.
Pendant la période de recherche et de précomposition, nous avons cherché par différentes manipulations électroniques à élargir le timbre de l'instrument par rapport à ses caractéristiques habituelles :
- en amplifiant et en réverbérant des sons brefs captés dans le bocal (tuyau métallique reliant l'anche au corps du basson), nous avons obtenu des sons semblables à une corde pincée ;
- en utilisant une anche dure en plastique, le résultat est apparenté au registre aigu du hautbois, de la flûte ou encore d'un son électronique pur ;
- en retravaillant et en regroupant des bruits de clés, nous avons simulé des sonorités de cordes frappées avec l'archet ;
- en intervenant à l'intérieur des harmoniques contenues dans un son, nous avons imité le steel-drums (percussions métalliques originaires de la Trinité) ;
- des coups de langue donnés dans l'anche et transposés à différentes tessitures sonnent comme des percussions...
La construction du premier univers sonore nous a permis de trouver une très grande variété de couleurs, de modes de jeu, de textures des sons par lesquels sont exprimées les courbes mélodiques, la polyphonie et, d'une manière plus générale, l'harmonisation globale de l'œuvre.
Le double principe de construction du langage dont je me suis servi pour élaborer mon discours musical dans D'un geste apprivoisé..., était déjà abordé dans des œuvres précédentes telles que Je est un autre... pour marimba basse, Tangata in Tre pour contrebasse ou violoncelle et Tangata IV pour violoncelle et piano.
José Luis Campana, programme du concert du 3 novembre 1995, Ircam, Espace de projection.
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