flute, alto flute (also piccolo), oboe, English horn, 2 clarinets (also bass clarinet, 2 bassoons (also contrabassoon, 2 horns, trumpet, flugerlhorn, trombone, bass trombone, timpani, 2 percussionists, celesta, harp, strings
Tandis qu’Olga Neuwirth rend hommage à Pierre Boulez dans Tombeau I (voir le concert n° 7), Éric Montalbetti a composé son Concertino pour piano et orchestre en mémoire de Luciano Berio, dont on commémore également le centième anniversaire de la naissance. Bien qu’il n’ait pas été adoubé par le musicien italien, auquel il n’a jamais osé soumettre ses partitions au cours de leurs rencontres, il le considère néanmoins comme une figure tutélaire : Berio a en effet été le premier à montrer la possibilité d’une conciliation entre le sérialisme et un langage harmonique modal. Enchaînements d’accords parfois animés de trilles, déclinés sous forme de lignes mélodiques ou d’arpèges : le Concertino pour piano et orchestre fait fructifier cet enseignement. Montalbetti y exploite de surcroît des échelles harmoniques issues d’un réservoir de dix-huit modes, fondement de la totalité de sa musique.
Concise, destinée à un « orchestre Mozart » augmenté de quelques instruments, l’œuvre adopte une forme en trois mouvements. Mais, de même que l’emploi d’échelles modales n’entraîne pas un retour à la tonalité, de même la structure prend ses distances avec le schéma du concerto classique, qu’elle inverse : ici, deux mouvements lents encadrent un mouvement rapide. Les trois volets s’opposent par leur caractère, puisque le premier s’achève sur le « geste un peu tragique » de la chute du piano dans l’extrême grave, le joyeux scherzo médian sur une montée énergique du grave à l’aigu, alors que l’Adagietto plus introspectif se clôt enfin au centre du clavier. Mais ces contrastes s’accompagnent d’éléments assurant l’unité de l’ensemble : notes répétées staccato du mouvement central, déjà présentes dans le Larghetto initial ; trilles des premières mesures du Concertino, qui prolifèrent dans l’Adagietto.
Au cours de son travail, Montalbetti apprend, grâce à l’écrivain Paolo Cognetti, que le mot « berio » signifie « rocher » dans le dialecte des montagnards vivant non loin du lieu de naissance de Luciano Berio. Il décide alors de doter les mouvements de titres poétiques, lesquels coïncident parfois avec le matériau musical (l’image du bouquetin et le staccato de la Toccatina), sans que ce figuralisme ait été prémédité. Le paratexte donne une résonance supplémentaire à ce que le compositeur considère comme l’une des fonctions de la musique : « garder une trace des êtres aimés disparus. »
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