- Informations générales
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Date de composition :
2002 - 2003
- Durée : 11 mn
- Éditeur : Le Chant du Monde
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Date de composition :
2002 - 2003
- Genre
- Musique instrumentale d'ensemble [Grand orchestre type "bois par 3" (ou plus)]
Information sur la création
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Date :
2003
Interprètes :l'Orchestre National de Montpellier, direction : Tugan Sokhiev.
Note de programme
Ces îles Hébrides sont filles des « hautes terres » d’Ecosse et, comme tout élément terrestre ici, sœurs du vent, de la lumière et de la pierre. Qu’ai-je donc vu là-bas qui ne me quitte plus, et comment nommerais-je cela ? Il me semble que certaines terres ne peuvent supporter que peu de mots. Nous n’avons pas non plus de bras pour cette lumière qui ne se fige jamais, ou pour si peu de temps, nappes de lumière qui dévalent landes et montagnes – elles ont nom de Cairn ici – lumières si faibles qu’elles obscurcissent ciel et terre, n’étant plus que pâleurs sous la masse lourde des nuages. Nous n’avons pas de bras non plus pour cet espace dont l’œil cherche bien pauvrement à prendre la mesure, une certaine mesure justement qui varie infiniment selon les inclinaisons et élargissements de la lumière, elle-même assujettie au vent, au balayage de l’air. Pour moi, parmi quelques paysages des Causses du Massif central – et le Japon – une des plus belles choses qu’il m’ait été donné de voir.
Cinq mouvements de deux minutes. Se peut-il que cette musique que j’imaginais à l’image de ces espaces, de ces vents, de ces lumières, se meuve dans un espace si « rétréci » ? N’a-t-elle pas besoin de s’étirer dans un temps qui ne la contrarie pas ? Ou alors ces moments peuvent-ils s’entendre comme des instantanés, de petites photographies sonores ? Mais si tel est le cas, n’est-ce pas sacrifier par ailleurs les attributs dynamiques de la musique – parfois cette impression qu’elle nous soulève et nous emporte ?
Ainsi j’ai prévu que certains mouvements puissent s’enchaîner dans une version de concert (ou bien laisser entre eux un vide mais alors un vide « interprété »). Cela toutefois est une bien maigre réponse à mes interrogations qui, à y regarder de plus près, sont toujours celles sur lesquelles je bute quand il s’agit de penser « la forme », le « devenir », et surtout de l’entendre.
Jérôme Combier.
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