L'attente (1972)

pour sept instrumentistes

par Tristan Murail (1947)

informations générales

date de composition
1972
date de révision
1992
durée
16min
Ă©diteur
Lemoine

genre

Musique instrumentale d'ensemble (Ensemble instrumental mixte de 5 Ă  9 instruments)

effectif détaillé

flûte (aussi flûte alto, flûte basse [ad lib.]), clarinette, harpe, violon, violon II, alto, violoncelle

informations sur la création

date
18 novembre 1972

Paris

interprètes

Boris de Vinogradov, direction.


date
6 novembre 1992
interprètes

l'ensemble Prisme, direction : Joyce Shintani.

Note de programme

En 1970, dans une pièce pour orchestre baptisĂ©e Altitude 8000, fortement influencĂ©e par Ligeti, j'expĂ©rimentai un continuum sonore qui rĂ©introduisait hardiment, et non sans quelque provocation, quintes, octaves, accords « classĂ©s Â». L'Attente est une tentative d'appliquer ces idĂ©es Ă  un ensemble de musique de chambre. Refus total des solutions alors Ă  la mode : pas de « figures » de mĂ©lodies, pas de dĂ©veloppement au sens habituel, peu de ruptures, choix d'une instrumentation pouvant paraĂ®tre surannĂ©e. La musique qui en rĂ©sulte peut paraĂ®tre Ă©trange, prĂ©misse d'une potentialitĂ© avortĂ©e. Elle est en tout cas symptomatique d'une crise et d'une recherche. Son aspect le plus Ă©vident est le travail sur la continuitĂ©, sur la transformation progressive des textures sonores et des situations musicales – tout ce qui serait plus tard formalisĂ© sous la notion de « processus Â».

La pièce est une sorte d'Ă©tude psychologique de la situation d'attente : on attend quelqu'un, une personne chère, on la guette parmi la foule qui avance. Une silhouette floue apparaĂ®t c'est elle ! La silhouette s'approche, la forme se prĂ©cise – non, c'Ă©tait quelqu'un d'autre... L'exaltation retombe. Le processus se renouvelle. DĂ©ceptions successives ? Ou, au contraire, l'attente n'est-elle pas supĂ©rieure Ă  l'objet attendu ?

Une sorte de masse plastique, de lave sonore. S'en échappent sans cesse des ébauches de contours. Une mélodie, un rythme semblent se dessiner, la lave paraît se solidifier en une configuration sonore reconnue. Mais non, c'étaient des leurres, et aussitôt ces éléments apparemment familiers sont réabsorbés dans le flux sonore. D'une certaine façon, c'est une musique abstraite, au sens où l'on peut d'une peinture ancienne abstraire le contenu purement formel des contours et des couleurs. Ici, on pourrait évoquer un Ravel que l'on aurait expurgé consciencieusement de toute thématique, de toute carrure formelle. Il n'en resterait que le parfum.



Tristan Murail, Ă©ditions Lemoine.

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