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Jusqu’à aujourd’hui, la musique en tant que forme d’art évolue de manière indécise entre une exigence expressionniste profonde et un L’art pour l’art sereinement agréable, parfois même dans certaines œuvres. Dans la perspective expressionniste (romantique), l’interprète reste invisible et au service de l’œuvre, tandis que dans l’art pour l’art, son individualité est davantage mise en avant. Le « théâtre instrumental » formulé vers 1960 pour la musique contemporaine, qui stimule l’interprète à des actions gestuelles et mimiques, évolue librement entre les pôles de cette dichotomie, comme un troisième niveau, avec une tendance à la parodie et à l’humour. L’exposé tente non seulement de présenter ce niveau supplémentaire de composition dans les œuvres instrumentales de Peter Eötvös à l’aide d’exemples choisis, mais aussi de le transposer dans la composition vocale oratoire Halleluja en tant que « théâtre choral ». Ce faisant, il s’agira aussi de tenir compte de la vitalité et de la diversité du monde de la musique contemporaine à Cologne dans la seconde moitié du XXe siècle, l’une des villes musicales de la République fédérale d’Allemagne les plus importantes pour la biographie de Peter Eötvös.
Andreas Krause est Artistic Editor-in-Chief Contemporary Music chez Schott Music à Mayence, où il est notamment responsable de l’édition des œuvres de Peter Eötvös depuis 1999. Il a étudié la musicologie, l’histoire de l’art et la philosophie à la Folkwang-Hochschule d’Essen, et soutenu une thèse à la Wilhelms-Universität de Münster en 1990 sur les sonates pour piano de Franz Schubert, publiée aux éditions Bärenreiter, ainsi que dans le Schubert-Handbuch qu’il a édité en 1997. Il a effectué des recherches en 1991-92 dans les éditions complètes de Liszt à Detmold (écritures) et à Budapest (les transcriptions du Voyage d’hiver et du Chant du cygne de Schubert, publiées avec Imre Sulyok). En 2003, il a obtenu son habilitation à l’Université de la Sarre avec son livre Anton Webern und seine Zeit (Laaber Verlag, 2e édition corrigée et augmentée, 2018). Depuis 2012, il enseigne la musicologie à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence (https://www.musikwissenschaft.uni- mainz.de/personen/dr-andreas-krause/). Des charges de cours l’ont conduit à Sarrebruck, Bâle et Salzbourg, des conférences à Vienne, Washington D.C., Tokyo, Stellenbosch, Paris et Tours, entre autres.
Né le 2 janvier 1944 en Transylvanie, Péter Eötvös mène une triple carrière de compositeur, chef d'orchestre et pédagogue. Sa musique, jouée par les orchestres et les festivals du monde entier, compte à ce jour – en plus d’environ 90 œuvres instrumentales et vocales importantes – douze opéras (et deux opéras de chambre), parmi lesquels : Trois Soeurs (1996-1997), Love and Other Demons (2007), Paradise Reloaded (Lilith) (2012/13), Der goldene Drache/Golden Dragon (2013/14), Sleepless (2020) et le dernier qui sera créé en 2023 : Valuska. Depuis ses premières pièces et les musiques de film de sa jeunesse, le caractère théâtral, dramaturgique et visuel de ses oeuvres prédomine, jusque dans son catalogue instrumental. Aussi sa production dans le domaine du théâtre musical (ses œuvres instrumentales et vocales, puis ses opéras) mérite-t-elle d’être interrogée du point de vue esthétique, analytique et dramaturgique. Ce sera l’objet de ce colloque réunissant des spécialistes de sa musique venant de plusieurs pays : France, Hongrie, Allemagne, Autriche, Portugal, États-Unis ou encore la Chine.
Organisation scientifique : Márta Grabócz
Organisation institutionnelle : Institut Liszt, Ircam
Comité scientifique : Jean-François Boukobza, Laurent Feneyrou, Geneviève Mathon, Szabolcs Molnár
Entre juillet 2022 et avril 2023, Peter Eötvös a composé Valuschka [Valuska en hongrois], « une tragicomédie avec musique ou un opéra grotesque », selon le sous-titre du compositeur. Le livret, établi par Mari Mezei et Kinga Keszthelyi, est
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En deçà du théâtre musical explicite, l’idée de théâtre – et donc de personnages, d’actions, de langue articulée... – est inhérente à l’œuvre de Peter Eötvös et se trouve ainsi dans de nombreuses pièces non scéniques. Cricket Music, pour ba
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In 1957 Samuel Beckett has written a Radio play with the title Embers. [Cendres in French]. It represents a very special genre while – as Beckett told himself – ‘Embers rests on an ambiguity: is the person – [the protagonist, i. e. Henry] –
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« Le Cycle des Sirènes est la version développée d’une idée d’opéra. Il est dominé par une voix de soprano accompagnée d’un quatuor à cordes, semblable à un chœur tout au long de la pièce. Le point de départ de cette composition était la no
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Il ne s’agit pas véritablement d’un opéra chinois. Dans cette œuvre, Chinese Opera (1986) pour ensemble, le compositeur hongrois Peter Eötvös a employé des percussions chinoises pour évoquer des éléments exotiques. Néanmoins, non seulement
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Dans un article publié en 2020, Márta Grabócz a analysé un « scénario de type ‘duel’ » dans le concerto pour alto Replica (1998) de Péter Eötvös. Le quatuor à cordes Korrespondenz, créé par le quatuor Arditti en 1993, offre un exemple d’une
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L’interprète comme Observateur Electrochronicle (1972-74) n’est ni de la musique improvisée ni composée ; sa beauté réside dans la richesse des mouvements musicaux microscopiques. Les sons produits par les vibrations d’un intervalle fixe j
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