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Composed by Emanuele Palumbo , concert on June 16, 2016
Œuvre réalisée dans le cadre du Cursus de composition et d'informatique musicale 2 de l'Ircam.
S’inspirant  autant  de  la  déformation  des  corps dans l’œuvre de Francis Bacon, que de la culture cyberpunk,  et  des  performances  de  l’artiste chypro-australien  Stelarc, Artaud  Overdrive est une tentative d’exorciser d’un coup d’un seul les deux  névroses  auxquelles  nous  dispose  l’invasion technologique que nous vivons aujourd’hui : la peur de la déshumanisation d’une part, due à une perte d’émotion, de fragilité et de faiblesse, et l’envie de nous y fondre, d’autre part, dans un mouvement  de  dépassement  de  notre  propre enveloppe  corporelle,  comme  pour  mieux  la renforcer.
Comment  amener  le  jeu  instrumental  vers  le monde  électronique ?  Plusieurs  solutions  sont envisageables.  Tout  d’abord,  j’ai  été  le  sujet d’une  expérience  de  l’équipe  CREAM,  avec  tous les  types  possibles  de  capteurs  placés  sur  ma personne,  afin  d’étudier  ma  propre  réponse émotionnelle  à  diverses  musiques : c’est  ainsi que  j’ai  pensé  pouvoir  utiliser  des  capteurs  de fréquence cardiaque et de respiration (parce que ces données vitales sont fortement liées au geste musical)  pour  créer  une  déformation,  ou  imbrication,  de  l’électronique  vers  l’instrumentiste et  vice-versa  –  pour déterritorialiser l’ensemble vers l’électronique.
Cette même expérience avec des capteurs, faite en  écoutant  les  sons  produits  par  mon  propre corps,  m’a  fait  réfléchir  à  certaines  caractéristiques du temps en musique : j’ai été frappé par le  fait  que,  contrairement  à  mon  intéroception (la  perception  de  l’intériorité  de  son  corps),  le rythme  et  la  cadence  de  notre  univers  sonore «interne»  sont  foncièrement  irréguliers :  deux battements de cœur ou deux respirations apparemment  identiques  cachent  toujours  une différence.
Je  confronte  donc  ici  un  «tempsobjectif»  –  le tempo  «classique»,  abstrait,  figé,  noté  dans  la partition  et  donné  par  le  geste  du  chef  –  et  le temps  du  corps  de  l’interprète,  donné  par  sa fréquence  cardiaque  et  sa  respiration  –  temporalité  «fluctuante»  et  subjective  car  en  évolution permanente selon la réponse physiologique et  psychique  de  l’interprète  face  à  la  musique qu’il  est  en  train  de  jouer  (comme  le  rubato  du pianiste dans une Mazurka de Chopin). C’est dans l’articulation  et  la  palette  des  différentes  hybridations de ces deux temporalités que se déroule l’écriture musicale, en cherchant le tempo limite, au-delà  duquel  la  matière  musicale  perd  son identité et se transforme.
Grâce  au  dispositif Listen (spécialement  conçu pour  la  pièce,  par  Marco  Liuni,  Jean-Julien Aucouturier,  Emmanuel  Fléty,  l’Ircam,  l’équipe CREAM  et  moi-même)  qui  permet  de  créer  des réseaux de relations entre geste et temporalité, j’ai imaginé que le geste musical puisse façonner le tissu rythmique de la pièce à travers la réponse physiologique de l’interprète qui le joue. La fréquence  cardiaque  est  utilisée  pour  guider  les musiciens et même donner le tempo, au moyen de métronomes dont les battements, diffusés au sein  de  l’ensemble,  sont  audibles  et  font  partie intégrante du discours musical. J’ai choisi de suivre («d’écouter») les paramètres physiologiques de trois des neuf instrumentistes de  l’ensemble : flûte,  percussion  et  violoncelle.
Placés chacun au cœur de trois sous-ensembles, ils  développent  au  cours  de  la  pièce  des  polyphonies entre plusieurs types d’hybridations des temps objectif et fluctuant. Dans le même temps, les  données  relevées  sur  ces  trois  interprètes sont manipulées pour aboutir à la forme la plus expressive et la plus perceptible possible.
Emanuele Palumbo
Furie [fy R i] n.f. – XIVe; fuire; lat. furia –>fureur 1. MYTH. ROM. Chacune des trois divinités infernales (Alecto, Mégère, Tisiphone) chargées d’exercer sur les criminels la vengeance divine. FIG. (1559) Femme donnant libre c
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