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Composé par Mariana Ungureanu , concert du 11 juillet 2006
Livret d’Emmanuel Reibel.
Autrefois, elle s’amusait à endormir des poèmes. Les poèmes voulaient bien dormir. Elle les faisait dormir longtemps parfois pour son âge. Quand elle voulait les réveiller, les poèmes dormaient toujours. Aucun n’était assez timide pour s’éveiller.
La nuit était obscure et elle éclairait la nuit. Elle venait me trouver. Je la prenais dans mes bras… lentement. Je laissais reposer ma tête sur son épaule… Elle était si lourde ma tête, si lourde… sans doute à cause du sommeil des poèmes. Elle avait un petit rire bizarre, un rire de je ne sais quelle nuit éteinte. Les poèmes ne s’éveillaient jamais plus.
J’ai tant rêvé… J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé aux apparences de la vie et de l’amour… Je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les lèvres et le front de la première venue. J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes.
Je voudrais être… Je voudrais être… je voudrais être ce petit insecte qui t’a chatouillée quand je t’ai connue. Je voudrais être une puce… qui fond dans un escalier où je vivrais avec toi. Je voudrais être ! Sans toi je suis à peine l’interstice entre les pavés des prochaines barricades. Je t’aime comme… Je t’aime comme… je t’aime comme un coquillage aime son sable. Quelqu’un le dénichera quand le soleil aura la forme d’un haricot qui commencera à germer comme un caillou montrant son cœur sous l’averse. Je t’aime, j’ai tant rêvé de toi…
Je porte d’un rivage à l’autre les navires démâtés de ton amour. Je vogue vers une île où je voudrais dormir avec toi. J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Ile, bleue, comme, t’aime, talirphe, istphle, toi, yteisse.
Autrefois, elle s’amusait à endormir des poèmes. Les poèmes voulaient bien dormir. Quand elle voulait les réveiller, les poèmes dormaient toujours. Aucun n’était assez timide pour s’éveiller. Les poèmes ne s’éveillaient jamais plus./M.U.
Atelier théâtre musical - Georges Aperghis
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