piano
Festival Ars Musica, Bruxelles
Dominique My
Destinée au piano, cette pièce renoue avec l'essence fantastique du Lied. Le lied, écrit Marcel Beaufils, a témoigné d'une inquiétude essentielle, que ressent tout un pays allemand, christianisé peut-être moins qu'à demi, et qui tire sans fin sur les racines païennes de son âme. Arbres, étangs, crépuscules et brumes, immenses étendues de bruyère, tous les signes du lied conspirent au paysage métaphysique de la lande. C'est dans ce cadre que se font les plus étranges rencontres. D'après Goethe, Chronos, le postillon sinistre, conduit les âmes à Pluton, au terme d'une folle équipée. Schubert, le dramaturge de la forêt et des eaux, mit précisément ce lied en musique. Ailleurs : refus de l'histoire ? Nostalgie des origines ? Aspiration de l'esprit titanique ? De 1770 à 1870, la poésie de paysage fut un des registres majeurs du lyrisme allemand. Heine, le plus brillant poète de cette époque rappelle que celle-ci fut dominée par Metternich et qu'il s'est toujours révélé de singulières affinités entre la consolation religieuse et le pouvoir absolu. Qu'il soit l'expression ultime d'un regret ou d'une résignation, le lied n'en demeure pas moins un chant d'expérience, le chaotique voyage du compagnon errant et de son double, Frère Chronos.
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