clarinette
Allemagne, Nuremberg
Eduard Brunner.
Dal niente est le troisième volet de la série des Intérieurs. Le titre – un terme musical indiquant une évolution sonore partant « de rien » –, invite à l'écoute de sonorités infimes.
Plongée d'emblée dans une musique virtuose qui semble extraite d'une cadence classique, la perception est troublée, comme voilée par le mode de jeu extrêmement ténu qu'adopte l'instrumentiste, auquel se mêlent des irruptions en sons ordinaires qui, paradoxe de l'audition, semblent bientôt agressifs, déplacés. Cette agitation quasi fébrile va se dissoudre peu à peu, en même temps que disparaissent les fragments en notes « réelles », pour laisser la place à des souffles – dans l'instrument ou sur le bec, en expirations/inspirations – dont le discours s'organise et se substitue au mouvement virtuose, comme si celui-ci ne menait nulle part et s'épuisait de sa propre incertitude.
Ces souffles marquent le « vrai » départ de l'œuvre après lequel se déploie tout le registre des sonorités « extra-instrumentales » propres à la musique de Helmut Lachenmann, dans un discours en perpétuelle élaboration, au sein duquel le son ordinaire pourra réapparaître dans de longues tenues figées, comme purifiées.
Ce jeu avec les sonorités prend ici une force nouvelle, tant ses implications corporelles sont perceptibles chez le clarinettiste : le souffle n'est plus seulement une qualité de son, il est aussi une matérialisation de la respiration de l'instrumentiste.
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