2 flûtes, flûte basse, 2 cors, trombone, tuba, 2 percussionnistes, harpe, piano (aussi célesta), violon, violon II, alto, violoncelle, contrebasse
Paris, Centre Georges-Pompidou
l'Ensemble intercontemporain, direction : Peter Eötvös.
Io est l'une des commandes passées par l'Ircam à de jeunes compositeurs européens pour célébrer les dix ans du Centre Georges-Pompidou.
Du point de vue des méthodes de travail, lo est une « synthèse de plusieurs pièces précédentes ». L'ordinateur intervient à différents niveaux d'élaboration de l'œuvre : dans la synthèse des sons, dans l'organisation du matériau rythmique et harmonique, dans les transformations électroniques qui affectent le jeu instrumental en temps réel.
Le matériau harmonique de lo est issu de l'analyse de certains sons de contrebasse et de flûte basse, de l'observation de l'univers microscopique de leur vie intérieure, révélant les évolutions de leurs diverses composantes fréquentielles au cours du temps. Au sein de ce nouveau paysage sonore, le compositeur a prélevé des « fenêtres temporelles », afin d'y créer différents parcours.
La synthèse électronique ainsi que l'harmonie instrumentale, conçues librement d'après ces modèles communs, peuvent donc se rapprocher ou s'éloigner, selon un jeu de superpositions, de décalques et de décalages. Et bien souvent face à l'univers macroscopique des instruments, I'électronique a pour fonction de « produire un effet de zoom à l'intérieur du niveau microscopique du monde instrumental ».
L'harmonie de la pièce devient inséparable de la notion de timbre. Il s'agit en effet d'explorer les frontières mouvantes qui séparent la fusion des sonorités au sein d'un complexe unique, de leur fission en autant de lignes instrumentales individuelles. Ce que le titre dit sur un mode poétique : lo est un satellite de Jupiter, en perpétuelle explosion.
L'harmonie et l'orchestration entrent ainsi « en relation organique » ; il se crée un espace de timbre où chaque son trouve une place déterminée, ordonnée sur un axe dont les deux extrêmes sont le clair et le « bruité », respectivement associés à la consonance et à la dissonance. Les sonorités des trois flûtes, notamment, sont parfois colorées de différentes consonnes gutturales chuintantes ou sifflantes articulées par I'interprète.
Le matériau rythmique est lui aussi travaillé avec l'aide de programmes informatiques permettant de réaliser des interpolations : des transitions continues, finement contrôlées, d'un état à l'autre de la texture. Au cœur de la pièce, avant la section intitulée Energico, l'ensemble, d'abord scindé en une polyphonie de strates rythmiques différentes, se métamorphose peu à peu pour retrouver la synergie d'un ostinato synchrone.
La forme de l'œuvre se définit donc principalement par ses degrés de continuité. Tantôt l'ensemble se glisse dans l'espace acoustique ouvert par la bande magnétique seule, tantôt il vient en troubler la verticalité par les lignes plus ouvragées de ses instruments solistes. La pièce s'achève sur un crescendo, dont l'électronique retient longuement les derniers échos, par une réverbération infinie.
Ceci est un extrait. La version complète est disponible à la médiathèque de l'IRCAM.
Ceci est un extrait. La version complète est disponible à la médiathèque de l'IRCAM.
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