La Chouette aveugle III (2014-2018)

pour piano

par Alireza Farhang (1976)

informations générales

date de composition
2014-2018
durée
8min
Dédicace
François Brunet

genre

Musique soliste (sauf voix) (Piano solo)

effectif détaillé

piano

informations sur la création

date
Décembre 2014
Iran, TĂ©hĂ©ran, « 100 Years of Iranian Music for Piano Â»

Note de programme

« Si maintenant je me suis dĂ©cidĂ© Ă  Ă©crire, c’est uniquement pour me faire connaitre de mon ombre - mon ombre qui se penche sur le mur, et qui semble dĂ©vorer les lignes que je trace. Â»

La chouette aveugle, Sadegh HEDAYAT (Téhéran, février 1903 - Paris, avril 1950)

La pièce illustre la dualitĂ© destructrice du narrateur, personnage principal, dans La chouette aveugle, un roman de Sadegh Hedayat (TĂ©hĂ©ran, fĂ©vrier 1903 - Paris, avril 1950). EnlisĂ© dans plusieurs rĂ©alitĂ©s fictives, le narrateur confie son dĂ©sespoir Ă  exister et Ă  survivre dans un monde qu'il tente de fuir. Il rĂ©vèle sa souffrance de tant de sensibilitĂ© et se laisse peu Ă  peu sombrer dans l'obsession. C'est en s’adressant Ă  son ombre qu'il prononce ceci : « J’exprimerais goutte Ă  goutte le suc, non, le vin amer de mon existence dans son gosier, puis je lui dirai: “voilĂ  ma vie”. Â» (Hedayat, 1953: 81) Hedayat a largement Ă©tĂ© influencĂ© par Omar Khayyam, le grand poète persan. L’agogique de la lecture d’un quatrain de Khayyam par Ahmad Shamlou trace la base de l’évolution formelle de la pièce. Une analyse effectuĂ©e sur l’enregistrement de la voix de Shamlou a permis d’en extraire ses phrasĂ©s rythmiques. La chouette aveugle II comporte deux matĂ©riaux principaux qui se rĂ©pondent en dialogue : des blocs sonores (clusters) saccadĂ©s, brusques et presque insolents surgissent en s’opposant aux lignes sonores Ă©thĂ©rĂ©es, douces et continues dĂ©butant Ă  chaque rĂ©currence par une ornementation tantĂ´t sobre et brève, tantĂ´t riche et longue. Ce dialogue Ă©choue vainement Ă  chacune des reprises et donne ainsi place Ă  un troisième matĂ©riau de caractère rĂ©pĂ©titif qui devient Ă  son tour l'Ă©lĂ©ment principal du deuxième volet du diptyque, Le soleil est Ă  son dĂ©clin ; Une pluie fine tombe. La prĂ©sence constante de ces blocs sonores crĂ©e une sorte d'aller-retour permanent de sons et d'images faisant Ă©cho l’une Ă©criture surrĂ©aliste, cyclique et hantĂ©e que l'on retrouve dans le roman. Il est primordial pour un pianiste qui interprète cette oeuvre d’en avoir une vision globale de la pièce afin de pouvoir donner sens aux nuances souvent contrastĂ©es. Le matĂ©riau Ă©tant rĂ©pĂ©titif, la qualitĂ© de l’interprĂ©tation dĂ©pendra de la manière dont la variation des dynamiques sera mise en avant tout au long de la pièce. Bien que les matĂ©riaux soient très similaires, leur apparition et rĂ©apparition sont Ă  chaque fois diffĂ©rentes.




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